Dans le troisième et dernier article résumant l'étude des courants dans le fjord, nous aborderons les résultats de la recherches et les réflexions qui s'en suivent. Bonne lecture.
Discussion sur les résultats de recherche
Cette recherche a permis d’observer des phénomènes bien particuliers dans le fjord. Celui sur lequel on s’attarde davantage, car il faisait partie de l’hypothèse, c’est l’oscillation du pycnocline, c.à-d. une remontée des eaux profondes à la surface. Cette oscillation fut découverte grâce à des échantillons plus élevés en salinité et densité, mais plus faible en température et en oxygène à la surface des eaux à certains moments et endroits données. On soupçonne qu’à l’endroit ou des courants transversaux ont été enregistrées, au milieu de la courbe du fjord, il est possible que ces eaux remontent à la surface. Le courant du Puelo et les vents peuvent aussi être en cause. Ces oscillations sont considérées comme faibles, et vont et viennent selon des cycles de 2,5 heures en moyenne.
Une autre découverte digne de mention est l’observation de trois couches formant des courants distincts. Contrairement aux mouvements typiques des eaux dans un estuaire, la couche de surface glisse lentement vers la mer et n’est pas affecté par les faibles courants de marée. Eux-mêmes étant affaiblis par la profondeur du fjord très probablement, malgré la grande amplitude de la marée elle-même, . Cette première couche est constituée des eaux de surface, à moins de 5 mètres de profondeur. La couche mitoyenne, d’une épaisseur de 70 mètres entre à l’intérieur du fjord, tandis que la couche inférieure, à 80 mètres de profondeur, se déplace vers la sortie du fjord. Cette observation correspond également à celle faites dans le Seno Aysen. L’explication avancée pour ce système est la réflexion de la marée à la tête du fjord, mais également possible l’effet de la friction au fond et sur les bords, créant un contre-courant vertical, tel qu’observer à d’autres endroits.
On estime également qu’une particule flottante entre deux eaux voyagera dans le fjord à partir de sa source jusqu’à l’embouchure en douze à treize jours. Le temps de résidence est une donnée permettant d’estimer la salubrité d’une masse d’eau. Plus il est court, l’eau se renouvelle rapidement, permettant de rejeter les contaminants. Ce temps de résidence est estimé à une centaine de jours environ dans le cas présent. Généralement, le temps de résidence est plus long pour les fjords, spécialement dans sa couche inférieure, dû à sa profondeur.
Conclusion
Ainsi se termine ce résumé sur cette étude de notre environnement de travail, l’Estuario Reloncaví. Les résultats obtenus lors de cette recherche permettent de mieux connaître et de pouvoir comparer l’Estuario Reloncaví, à d’autres systèmes aquatiques du Chili et du monde. Ces données dit-on, mérite de plus amples recherches, et pour l’instant, on ne participe au débat en cours sur l’effet contaminant des aquacultures de saumon. Il est tout de même rassurant de voir que des scientifiques ont ces questions à cœur et cherche à connaître et comprendre la vérité sur les conséquences de cette industrie. N’hésitez surtout pas, si vous avez des questions ou des commentaires, à nous laisser savoir pour susciter plus de discussions et de recherches sur le sujet.
SOURCES:
LEÓN, Jorge, Anorldo Valle-Levinson, Nandita Sarkar, Rosario Sanay, Doris Soto, «Spatial Structure of Hydrography and Flow in a Chilean Fjord, Estuario Reloncaví », Estuaries ans Coasts, vol. 30, n° 1, février 2007, p. 113-126.